San Pedro de Cajas 4000 m. Longue étape

30 de Mayo
Junin-San Pedro 28 km
+ 330 m
– 420 m

Pour sortir de Junin et rejoindre le chemin royal Inca, je prends tout d'abord un moto taxi, et je me retrouve avec une collégienne !
C'est marrant ces engins,  ça se faufile partout,  y'en a plein et c'est pas cher (1 sol ce jour, 30 cts).
Puis un taxi collectif , sympa.
Début facile et agréable.  Je visite l'obélisque commémorant l'indépendance.



Puis un bruit bizarre dans la Pampa.  Un train qui siffle !
Ça me fait tout drôle ce train lent dans la plaine qui n'arrête pas de souffler ! Le premier train vu au Pérou. Et je longe les rails plusieurs km.


Si si, au loin, un lama sur la voie !

Terrain difficile maintenant bosselé montant.
  🦙 Des lamas. Ils sont fréquents dans la région.
Ils émettent un drôle de cri, aigu,  plutôt couinement,  mais ils sont sociables.
On dirait qu'ils appellent. Ils restent plusieurs minutes à me fixer. Veulent-ils communiquer ?

La nuit tombe. Enfin le sommet. Une grande descente plongeante sur le pueblo. Un raccourci à droite pour éviter les multiples lacets. Hum, vamos ! Dans la pénombre de plus en plus profonde. C'est bon, ça passe. Un hôtel vétuste.
Repos. Content j'ai fait une étape similaire à celle de mes prédécesseurs/guides.

 
Qui pourrait me dire, quelles sont ces pierres ? 




Junin. Carnet photo, fête, fanfare

29 de Mayo

Ici  eût lieu une bataille remportée par les indépendantistes, prémisse de l'indépendance de 1824.

Promenade autour du mercado

Ocas




  


Et voilà,  fin de journée et cette laine me fait penser qu'il fait de plus en plus froid. J'ai un peu peur...
D'autant qu'il y a simulation de séisme et tsunami le 31 ! On va bien s'amuser !

J'ai déjà rêvé, il y a 3 jours que mon lit bougeait (1)

J'en retremble d'avance !

(Quelques jours plus tard. En fait , il s'avère que ce n'était pas un rêve, il y a bien eu un séisme dans la nuit du 25 mai) !).



Junin 4110m. Ô lac


28 de Mayo
Pari-Ondores-Junin
1ère partie 20 km à pied
2e partie 19 km en Toyota
+ 230 m
– 170 m

Je longe le lac, le 2e plus grand du Pérou après le lac Titicaca, sur de nombreux km.
Il offre son calme lumineux.
Froufrous, cris, chuchotements, sons. Tous ces oiseaux des marais.



J'aperçois aussi des dos noirs et gris de mammifères. Trop vite enfuis.
Mais, barbelés marais murets sont de retour.
Et franchir les murets est peut-être plus dangereux que sauter les barbelés : la pierre tremble sous la main ou le pied, et roule traîtreusement.
Barbelés : je revois souvent Steve Mac Queen déchiré dessus dans,  "La Grande évasion".

Il est urgent d'atteindre une ville pour trouver un hôtel et du repos. Je tends le pouce. Une Toyota chargée s'arrête,  me dépose à Junin et le chauffeur me demande 4 soles !?
C'était peut-être un taxi finalement.
Hostal au centre, près du mercado animé. Chouette endroit.
 

San Pedro de Pari Viejo 4110 m. Belle journée






27 de Mayo
Canchacucho-Pari el Viejo 17 km
+ 210 m
– 150 m


Beauté du vol des flamants roses dans l'air bleu limpide.
Et devant le lac, je fais la grue (mouvement de Qi Gong).

8 km ce matin pour rejoindre le Qhapaq Ñan. Ce n'est plus l'altitude ni le froid ni les chiens (ceux-là faut leur montrer qui est le maître "S'ils te mordent Morlaix" (faudrait d'ailleurs changer cette nulle devise), c'est un peu con les clebs, comme les humains aussi) non c'est l'eau, la grande difficulté. Pluies, marécages, gués, tente trempée ou raidie par le givre...
Et pourtant qu'elle est belle !





Un caillou dans l'eau.
Plouf !
Ronds et gerbe



Je longe le lac Junin (Chinchaycocha en Quechua), nuages bleus, flamants rouges noirs blancs, canards aux coins-coins bizarres, aguilas, oiseaux cendrés, jaunes-gorges, zoies, aigrettes, bécasses, moineaux (si)...


Se profile un hameau, un Tambo !
C'est une auberge, guest house, auberge de jeunesse. Le temps de trouver le responsable des clés, jeune de 22 ans, hop me voilà abrité pour la nuit, en solo dans le bâtiment. Ça court pas les chemins, les randonneurs. Tous au Machu Pichu !
Devant l’écran, au Tambo 

Canchacucho 4100 m. Chaque jour... aujourd'hui, l'orage

26 de Mayo
Huaraucaca-Pumpu-Canchacucho 25 km
+ 360 m
– 290 m

Sortie de mines :

Puis, route déserte. 1 moto 2 voitures en 3 heures.
Chacune s'arrête pour demander de mes nouvelles. Dans l'une, ils étaient au moins 8. J'ai dit, je continue à pied.
Personne dans la plaine, ni hommes ni bêtes ni chiens. Aucun bruit. Puis une légère brise se lève qui remue tout.
Plus loin, on me propose de me transporter un bout de route, je ne refuse pas, je suis si en retard sur mes plans.

Fait rare, la chaussée est belle, ligne jaune au milieu. Ah mais, elle conduit à un centre carcéral (pour ceux qui ont dépassé la ligne) ! Et redevient nids de poules, plutôt nids de veaux, pour finir à une superbe église. Seul bâtiment entier, ici à Comarchaca Viejo.
J'admire ses pierres avec mes hôtes et monte au clocheton.



J'ai retrouvé le Camino Inca qui conduit vers de superbes paysages de lacs, rivières, pampa où de magnifiques flamants roses cherchent nourriture.
ainsi que...


Il me mène aussi aux ruines d'un temple à Pumpu.

 



Mais un orage point, la nuit et les grêlons tombent et je cherche gués ou ponts pour traverser les ríos, tout ça dans un amoncellement de pierres. Les obstacles s'accumulent.
Ouf, un pont, mais l'orage redouble, je suis coincé entre un lac et un río.
Super, se trouve là, échoué un bateau qui me sert de refuge. Pourvu qu'il ne sombre !




Changement de tactique, plus question de planter la tente malgré une accalmie. Quelques km dans des sentiers détrempés une route une voiture stoppe village hostal une chambre. Simple me dit-elle. Effectivement, c'est une cellule. Pas de fenêtre. Un lit aucun meuble. Froide. Toilettes plus loin pas de serviette pas de papier.
Comment me réchauffer me sécher ?

(Un peu roublard ici. 30 soles la cellule,  cher pour le pays. On profite du turisto égaré, c'est de bonne guerre).

Huaraucaca 4150 m. Un autre visage


25 de Mayo
Pacoyan-Huaraucaca 15 km
+ 180 m
– 190 m

Le bonsoir et le bonjour d'un éleveur, moi dans mon sac de couchage.
Après panne du "cellulare ", plus de trace, juste une orientation. Et le GPS pour ne pas être de reste s'affole aussi.
Si bien que lorsqu'un río coupe mon chemin, je n'insiste pas et oublie le camino inca pour me diriger vers une route.
J'entre alors pendant plusieurs km sur des complexes de mines carrières industries.
Un autre visage du pays qui me va bien pour l'instant car très vite je tombe sur un restaurant. Après 2 jours de fruits et fromage, le bonheur.
Puis j'auto stoppe une voiture dans l'espoir de reprendre un peu de distance. Elle me prend dans des nids de dindons épouvantables sur 2 3 km. Je marche, un camion s'arrête et m'emmène à l'entrée d'un immense complexe industriel.
Inespéré, un peu plus loin, en bordure de la ville, un hôtel. Une chambre vite. 50 soles. Mais j'avais oublié qu'il ne me restait que peu d'argent. 37, c'est tout ce que j'ai. "Pas de problème, ça ira !"
Autre miracle, un distributeur sur la Plazza. Je redonnerai 10 soles.
Ici, c'est bien différent. Bruit des camions, des machines, ouvriers en tenue de chantier, casque sur la tête.
Au resto, le soir, je suis quasiment le seul civil. Et gringo ! Mais personne ne me regarde avec défiance. On me sert même, alors que c'est un self, presque une cantine, où les ouvriers signent. Je suis le seul à payer.
Lessive dans le lave-linge mis à disposition à l'hôtel. Malheureusement le sèche-linge est en panne et ma chambre deviendra un immense séchoir où pendent aussi les toiles de ma tente.
 2e matin où une forte brume et le givre me surprennent au réveil et ralentissent ma mise en train





Pacoyan Pampa 4230 m. Écran noir !

24 de Mayo
Tambopampa-Pampa, près Pacoyan 15 km
+ 250 m
– 390 m
Chaque jour...
Hier les barbelés aujourd'hui drame : panne telefono ! De Nada, écran noir. Panique ! Heureusement, pour la trace GPS, j'ai mon Garmin qui remplit bien l'affaire.
Et toujours ces barbelés.... Je deviens expert. Au moins 4 techniques différentes. C'est le futal qui sera juge !
Je dévie un peu de mon chemin par Pacoyan , pour trouver de nouveau un resto, mais que nenni. Juste un mini commerce où l'on me permet de brancher le "cellulare". Mais toujours écran noir.
Et comme pendant la recharge je me restaure sur un banc, qui arrivent : les mômes sortant de la escuela ! Est-ce ma relation avec Kerfraval Morlaix qui par-delà les océans, se manifeste dans les Andes ? No se !
Ils ont dans les mains, des poésies, que je lis, que je ne comprends pas ou peu.
Le poème s'envole...

Et un autre bivouac.
Il ne sera pas dit. Je déboîte le smartphone, et il redémarre !
Il s'avérera qu'il y a un peu de bordel dans les fichiers, entre autres la trace de mon itinéraire a disparu.
Dormons, j'ai presque chaud !
Et donc, pas de photos.

Tambopampa 4360 m. Et si on jouait aux Échecs...

23 de Mayo
Chipipata-bivouac après Tambopampa 12 km

+ 710 m
– 60 m

Je retrouve le Qhapaq Ñan parfois bien empierré.




Puis je marche sur une route. Un camion s'arrête. Je monte. Je lui demande de me laisser à Tambopampa où je pense trouver un resto.
Il me laisse devant.
Ambiance sympa. Tout le monde (3 personnes) s'intéresse à moi.
Qu'elle est bonne cette truite !
Une flopée d'enfants entre. Paluchades.
2 jouent aux échecs.

Me demandent mon avis sur l'emplacement de la reine.
"Regina colorem...". Et bientôt l'un m'invite. Ça ne se refuse pas. El camino attendra...


Et surprise ! Qui est là ? Jean Piaget de nuevo !




Et puis encore un col à 4400 m, banal.
Et un nouveau plaisir s'annonce dans la Pampa qui s'étend : le franchissement de barbelés. Pendant plusieurs jours.
Le soir, tipi monté, un éleveur s'approche, thermos, pain et café en mains.
Incroyable, photos...

D'autres viendront me parler, moi dans mon duvet, eux à l'extérieur.
Hélas, le matin, point de breuvage.

🦙
 LAMAS! Notez les différences d'avec les alpagas,  oreilles... 

Sciences de la nature. Qu'est-ce ? 
Hasta luego !



Chipipata 3800 m. Chaque jour est une nouvelle aventure...

22 de Mayo

Yanahuanca-Chipipata 13 km

+ 840 m

– 240 m


Je me rends à pied là où j'ai laissé le Qhapaq Ñan il y a 2 jours, mais le pont que je dois emprunter s'est écroulé ! Le détour ne sera pas trop important et me fait passer devant une école où je remporte un succès fou !









Et de me serrer ou toper la main jusqu'au bout de la cour. Puis les difficultés commencent.

Maintenant il faut gravir le versant opposé de la vallée. Et c'est à pic par d'étroits sentiers où la trace GPS devient imprécise, et le vertige n'est pas loin.

Et comme l'autre jour, j'arrive face à un "mur". Retirer le sac, le balancer au-dessus, l'enjamber, le tirer... Ça passe !

Mais les paysages sont grandioses !

Et au bout, les rencontres photographiques de Ichugan :






juste à l'entrée du site Inca (dont l'origine est pré-inca (800 après JC), un des plus magnifiques, perché sur un promontoire à 3700 m.


Bivouac, cette fois dans un spot idéal, plat et doux, sableux même. Et j'ai l'occasion d'utiliser mon réchaud à bois dans une mini grotte, pour cuire de délicieuses... pâtes. Et c'est pas une sinécure !

Pour bien achever cette journée variée, haute en couleurs, une grosse pluie s'abat sur mon campement.

Que me réserve la matinée ?
 Ichugan